HIMITSU: TOP SECRET
STATUS
COMPLETE
VOLUMES
12
RELEASE
June 28, 2012
CHAPTERS
22
DESCRIPTION
It's the 2060s, and Japan has perfected the "MRI System," a piece of neurotechnology that, when given the brain of a person who died within the past 48 hours, can analyze the visual memories contained within; even being able to give scientists a look into what the deceased saw in their final moments. Needless to say, this is a highly regarded – and greatly feared – method that has been placed under stringent restrictions and is only authorized for use by a special police unit, Section Nine, for the investigation of baffling or high-profile crimes.
Aoki Ikkou is a talented newbie who has just been assigned to Section Nine. He initially has qualms about delving into people's most private moments and analyzing their darkest fears and fantasies, but as he settles in with his teammates and warms up to his boss, the highly intelligent Maki Tsuyoshi, he becomes more and more competent at his job.
Though quick to develop pride in his career, Aoki still struggles to balance his family relationships and love life with his demanding workload, further complicated when he's drawn into the dark past and murky circumstances surrounding the outwardly cool and self-controlled but internally tormented Maki.
Note: Won an Excellence Award for manga at the 15th Japan Media Arts Festival in 2011.
CAST
Tsuyoshi Maki
Ikkou Aoki
Nanako Amaichi
Onokida Hijiri
Yukiko Miyoshi
Yasufumi Okabe
Michiru Sendou
Ikuhide Soga
CHAPTERS
RELATED TO HIMITSU: TOP SECRET
REVIEWS
SeaU
10/100Une pièce de théâtre dramatique jouée par des enfants mais soustrayez-y cohérence et imaginationContinue on AniListVoici un titre bien imagé pour illustrer mon ressenti sur Himitsu: Top Secret et pourtant on peut difficilement trouver plus évocateur. On est en effet face à ce qui semble être une histoire d’enquête policière, ponctuée de science-fiction avec le concept du système MRI qui permet de voir les souvenirs des morts, et plus globalement une histoire qui se déroule dans un futur proche. Mais les premiers chapitres laissaient également présager un drame psychologique et humain : Le système MRI permettant d’observer les souvenirs des morts, il offre l’occasion de plonger dans leurs psychés, et ainsi de voir directement les représentations du monde que se font des tueurs en séries psychotiques ou psychopathes. Avec de tels prémices, de belles couvertures, et des premiers chapitres engageants, je dois dire que je fondais de grands espoirs en Himitsu: Top Secret, d’autant plus que c’est une œuvre globalement très bien notée et très majoritairement appréciée de ceux l’ayant lu.
Quelle ne fut donc pas ma surprise quand tout ce que j’ai annoncé précédemment ce soit avéré un énorme mensonge passé les tous premiers chapitres. Et donc à l’instar du titre, cette review est décortiquée en trois axes qui s’articule autour des trois gros points noirs qui m’ont rendu la lecture insupportable.Une écriture immature
C’est peut-être le défaut principal du manga, car il ressort de plus en plus au fil des pages, et vers la moitié de la série, on s’en rend compte à chaque tome, chaque case, chaque dialogue. Le postulat de départ indiquait largement que l’on avait ici à faire à une œuvre mature, parlant de sujet sensible, et le manga lui-même se considère a priori comme tel. Cela se confirme lors des premiers chapitres où l’autrice présente des scènes macabres lors de certaines double page et concentre son histoire sur des affaires qui le sont tout autant. La série semble également interrogée sur la moralité des moyens employés par la Section 9, la branche de la police que l’on suit tout au long de l'œuvre. En effet, malgré les facilités que cela implique dans la résolution d’une enquête, est-il quand même moralement acceptable de pénétrer les souvenirs des défunts ? Et quelles conséquences ont le visionnage de ces souvenirs ? Chacun ayant sa propre perception du monde, est-il sans danger de regarder les souvenirs d’un tueur en série malade et obsessionnel ?
Eh bien attendez vous à ne pas avoir de réponses à ces questions sommes toutes intéressantes. Les quatre premiers tomes nous présentent des enquêtes intéressantes, et on voit le début des relations entre les membres de la Section 9, relations ponctuées d’interactions maladroites, mais qu’on pourrait croire qu'elles sont vouées à évoluer. Ces quatre premiers tomes concentrent en fait le plus intéressant de l’entièreté de l'œuvre. C’est là que que l’immaturité de l’écriture et des dialogues apparaît. Ces questions, plus qu’être laissées en suspens, sont répétés plusieurs fois dans l'œuvre sans qu’une once de réflexion de la part des personnages soit faite. Les personnages en question s'avèrent d’ailleurs être le plus grand défaut du manga. Les relations entre ceux-ci au dernier tome sont dans le même état dans lequel elles sont présentées tome 1 ou 2, et voir les mêmes interactions se répéter sans cesse sans évolutions aucune est d’une frustration sans nom. D’autant plus que lorsque les personnages discutent entre eux, c’est vraiment des interactions digne de gamins prépubères, et c’est affligeant quand on voit que le manga se conclut sur les personnages qui se disent “finalement rien n’a vraiment changé, et c’est pour le mieux”. Ce qui illustre le mieux ceci, c’est les interactions entre Maki et Aoki. Les mêmes ficelles scénaristiques à base d'erreurs de communication, d’omission volontaire d’information sans raison particulière et d’un niveau de dialogue digne d’un Slice of Life lycéen, sauf que les personnages ont la trentaine.
Pour continuer sur les personnages, le plus grand crime de l’autrice, c’est le traitement du personnage de Yukiko qui est littéralement criminel. On la découvre au cours d’une enquête qui à lieu lors des premiers tomes. Cette dernière est présentée a priori comme une femme forte, expérimentée et compétente dans son domaine, et évoluant dans un milieu majoritairement masculin. Encore une fois, on déchante assez vite. Pour résumer la suite de mon propos, on va parler du test de Bechdel. Yukiko a trois interactions principales avec d’autres personnages féminins. Cas numéro 1, sa collègue légiste, plus jeune, qui parle de son malheur en amour et de sa malchance avec les hommes. Cas numéro 2, son amie, où c’est les mêmes sujets de discussion. Cas numéro 3, la mère d’Aoki, où elle joue les mères avec la nièce de ce dernier et parle de lui et de son mariage avec sa mère. Vous voyez où je veux en venir ? L’autrice a essayé de faire passer Yukiko pour une femme forte et indépendante en lui faisant faire deux prises de judo dans le manga, mais la vérité est qu’elle tient plus de l’archétype de la princesse à sauver qu’autre chose. Lors d’une altercation, elle se fait aider par Aoki, et elle a alors tout une tirade où elle interpelle ce dernier comme quoi elle pas besoin d’être défendu par homme sous prétexte que c’est une femme, pour que derrière, et durant toute la série, elle soit définie par ses relations envers les hommes. On la présente d’abord comme une veuve qui n’arrive pas à passer outre la mort de son précédent copain, Suzuki, ancien de la Section 9 abattu par Maki. Puis par sa relation avec Aoki, qui lui sort une demande en mariage tellement sortie de nulle part qu’on dirait qu’il la prend en pitié, c’est ridicule. Et enfin, vers la fin, on apprend qu’à la base elle était en crush sur Maki et qu’elle s’est mis avec Suzuki puis avec Aoki pour compenser le fait que Maki ne s’intéressait pas à elle. Voilà ça c’est les femmes dans Himitsu: Top Secret.
Passons aux hommes désormais en nous attardant plus sur le personnage d’Aoki, le protagoniste, l’un des plus mal écrit et moins supportable qui m’a été donné de voir. Du tome 1 au dernier chapitre, il n’aura qu’un seul trait de caractère : être le bon toutou de Maki, qui traite tout le monde comme de la merde, et lui en particulier, mais ça va des fois il le félicite pour un truc qu’on avait déjà deviné le tome d’avant donc il rougit et il est content. Sa relation avec Yukiko est forcée, littéralement forcée d’ailleurs, vu qu’il a fait ça pour essayer de se détacher de l’ombre du précédent partenaire de Maki, Suzuki, pour finalement être en couple avec la même meuf. Je dois dire que je m’attendais à un développement classique mais intéressant où il se détacherait petit à petit de l’image de Suzuki 2.0, qu’il prouverait sa valeur et serait accepté pour qui il est vraiment. Eh bien même au dernier tome, on voit encore Yukiko et Maki qui le confondent avec Suzuki. Et parlons-en de ses relations ! Je pense que l’autrice n’a pas eu l’audace de développer une relation homosexuelle entre Maki et Aoki et préféré créer un entre-deux ambivalent en envoyant Aoki sur Yukiko. On pourrait se dire que les normes sociales de l’époque de la parution de la série auraient découragé l’autrice à s’aventurer sur ce terrain-là, mais lorsque l’on voit les travaux de CLAMP sur Tokyo Babylon paru 9 ans plus tôt, on ne peut que constater sa couardise.Un manque de cohérence
Un autre gros défaut de Himitsu: Top Secret, c’est que souvent l'œuvre manque de cohérence, et pas seulement d’un point de vue scénaristique, mais du point de vue de la mise en scène et sur l’aspect visuel également.
En effet, nous avons affaire à un sérieux problème de rythme qui se dégrade tout au long du manga. Là où au début on avait des enquêtes bien réalisées, ponctuées de dessins appuyant le côté dérangeant des enquêtes via MRI, et c’était assez plaisant à lire sur les premier tomes. Mais l’on assiste à une rapide dégradation du rythme ET du style graphique de l’autrice, qui cumulé aux défauts énoncés plus haut rend le tout une purge à lire. C'eût été des chapitres de taille classique, le calvaire aurait été plus supportable, mais l’autrice nous accable de chapitres qui peuvent parfois atteindre les 200 pages. Et la cerise sur le gâteau qui achève de ruiner le rythme, c’est le découpage qui est absolument catastrophique. Les cases sont surchargées de dialogues, avec trois styles de découpage différents qui se succèdent en une page. On a presque affaire à un découpage “à la Oda”, avec des cases inutiles n’apportant rien visuellement, à part surcharger le lecteur.
Mais il y a aussi des incohérences au niveau de l’écriture, et notamment lors de interactions entre les personnages, encore une fois ! Des traits de caractère apparaissent et disparaissent selon le bon vouloir de l'autrice, et selon si elle en a besoin ou non pour faire avancer son histoire. Un autre point que je trouve incompréhensible, c’est qu’à chaque enquête Maki obtient des réponses parfois plusieurs jours avant le reste de la Section 9, sans qu’on ne sache comment d’ailleurs, mais n’en communique aucune sous prétexte qu’ils doivent se démerder seul. Je veux bien, mais on parle d’arrêter de dangereux psychopathes quand même, s’ils ont pas les compétences s’agirait de les remplacer non ? Maki fait d’ailleurs preuve d’un don qui s’apparente presque à de la prescience, en devinant des éléments dans des contextes différents sans que des indices indiquent quoi que ce soit. Ou alors quand il y en a, ils ne permettent pas de conclusion aussi précises Et bien sûr, ce genre de choses ajoute encore à l’absurdité des relations entre les personnages déjà évoquées plusieurs fois plus haut.
Enfin, une question importante demeure : Comment Maki n’est pas viré de son post de superintendant ? Il est de notoriété publique au sein de la police et du gouvernement qu’il souffre de trouble du sommeil, du comportement, qu’il est traumatisé par une enquête, et qu’en plus il se place souvent à contre courant des décisions gouvernementales. En plus du nombre d’incohérence et de facilités scénaristiques évidentes, tout ce que l’on a mentionné participe à un encore plus gros problème : c’est qu’ils ne maintienne pas notre suspension consentie vis-à-vis de l’œuvre, et tombe alors dans une spirale négative, car moins on s’implique dans l'œuvre plus ses défauts nous paraissent importants.Un cruel manque d'imagination
Le dernier clou au cercueil de Himitsu: Top Secret repose en la pauvreté de l’univers imaginé par Reiko Shimizu, et c’est réellement dommage pour une histoire qui se déroule dans le futur, autour de 2060. Bien entendu, l’aspect “Science-Fiction” n’est pas le centre de l’œuvre, mais le fait est qu’à part pour justifier la technologie MRI, le fait que le manga se passe dans un futur proche n’apporte littéralement rien, même pas sur un aspect visuel, politique, sociétal ou culturel. Pour l’autrice, le monde en 2060 est le même que celui de 1999. Autant dire qu’on observe déjà dans les années 2020s que ce n’est absolument pas le cas.
Un autre point que je rattache à cette partie, et qui est bien plus problématique, c’est la représentation des personnages étrangers, notamment des Ouïghours. C’est très simple, on assiste à un véritable whitewashing de ces derniers. Durant l’entièreté du manga, l’histoire se concentre sur le Japon et les japonais, mais sur la fin, on a affaire à une grosse enquête avec des implications politiques profondes, puis on apprend que des Ouïghours sont impliqués, l’affaire en question étant relié à l’assassinat de plusieurs d’entre eux lors d’une révolution dans un état fictif d’Asie centrale, dont ils constitue la population. Déjà si vous trouvez ça confus, c’est présenté d’une façon encore pire dans le manga. Bref, sur les derniers tomes on apprend qu’un personnage est donc un Ouïghour, alors qu’il avait absolument le même chara-design que les autres. Je vais accorder à l’autrice le bénéfice du doute et plutôt blâmer son inculture, mais il me semble que c’est quand même plutôt cringe que de représenter une telle minorité en se débarrassant ainsi de marqueurs qui font son identité. D’autant plus que le personnage en question s’avère être un antagoniste, et qu’à la toute fin de l’arc, on apprend que ceux derrière tout ça sont les chinois, mais c’est à peine mentionné, et ne sera plus mentionné, alors que ça paraît être un sujet relativement important. Il se peut que j’extrapole grandement, mais dans un tel contexte, difficile de ne pas y voir un agenda caché, d’autant plus que les japonais ne sont pas réputés pour être les plus ouverts d’esprit.Conclusion
En conclusion, Himitsu: Top Secret est passé d’une lecture ayant du potentiel au départ, à une purge absolue passé le premier tiers du manga. Le postulat de base est trompeur : on est plus sur un drame relationnel sur fond d’enquête que sur un véritable manga policier, parce que c’est que l’autrice met véritablement en avant selon moi. Peu importe, car dans les deux cas, la catastrophe est sans appel. Et même d’un point de vu visuel, l’œuvre perd vite son intérêt, Reiko Shimizu passant d’un trait élégant ponctué de double page magnifique à des chara-designs répétitifs, un découpage confus et confusant, et plus globalement une qualité de dessin qui s’est franchement dégradée.
Après cette première expérience, je ne suis pas pressé de lire ses autres travaux. Si vous êtes à la recherche d’un manga d’enquête, je ne peux que vous conseiller les mangas de Motohiro Katou. Et en termes d’autrice, je ne peux que conseiller Don’t Call it Mystery de Yumi Tamura, qui en quelques tomes, convainc bien plus sur tous les aspects que Himitsu: Top Secret à tenter de traiter.
SIMILAR MANGAS YOU MAY LIKE
- MANGA DramaShigeshoushi
- MANGA MysteryTajuu Jinkaku Tantei Psycho
- MANGA DramaBarbara Ikai
- MANGA DramaLimbo the King
SCORE
- (3.75/5)
MORE INFO
Ended inJune 28, 2012
Favorited by 107 Users